Un siècle que le petit train de la Jungfrau joue les stars du tourisme alpin. Il a transporté 760’000 voyageurs l’an dernier, soit 14 % de plus qu’en 2010. En terrain vertical, tout moyen d’arriver sans effort au sommet attire les foules. Or, ce tortillard à crémaillère, rouge et suisse comme la plupart de ses congénères, est un ascensionniste hors pair. Dans l’Oberland bernois, il gravit en 50 minutes la voie ferrée la plus haute d’Europe, inaugurée le 1er août 1912, entre 2’061 et 3’454 m d’altitude. La gare de départ se trouve au pied de la gigantesque face nord de l’Eiger, mythe de l’alpinisme, au lieu-dit Kleine Scheidegg (Petite Épaule). Plus qu’une gare, d’ailleurs, c’est un noeud ferroviaire au milieu des alpages, balisés, selon la saison, pour les randonneurs ou les skieurs. D’autres trains à crémaillère, verts ceux-là, y montent sur deux versants, depuis les stations de vacances de Grindelwald, Wengen et Lauterbrunnen. Lesquelles sont également reliées par des trains (bleus) à Interlaken, dans la vallée. C’est de cette petite ville «entre les lacs» de Thoune et de Brienz que le rail a attaqué les pentes du massif de la Jungfrau, à la fin du XIXe siècle. En lire plus